CONGRÈS MONDIAL DE LA NATURE 2020 À MARSEILLE: LES GRANDES ORIENTATIONS PROPOSÉES PAR LE MINISTRE LUC GNACADJA SUR LA GRANDE MURAILLE VERTE.

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L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) organise le Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020 du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille. L’événement, initialement prévu pour juin 2020, a été reporté en raison de la pandémie de COVID-19.

A cette importante rencontre mondiale, l’ancien Ministre de l’Environnment de l’Habitat et de l’Urbanisme du Bénin et ancien Sous-Secrétaire Général des Nations Unies en tant que Secrétaire Exécutif de la Convention des Nations Unies de lutte contre la Désertification (UNCCD) a animé une session sur l’initiative africaine de la Grande Muraille verte (GMV).

Cette contribution est destinée à servir de feuille de route permettant un engagement effectif et efficace de toutes les parties prenantes afin de renforcer le leadership à plusieurs niveaux (régional, national & surtout local) pour la mise en œuvre de la GMV.

PRÉSENTATION

Le 11 janvier 2021 la Grande Muraille Verte a reçu un engagement de 14,3 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, de la part de plusieurs partenaires internationaux (Banque Africaine de Développement, Banque Mondiale, France, Allemagne)

En 2008, en tant que Secrétaire exécutif de la Convention des NU sur la Désertification (UNCCD) j’avais co-organisé avec Mme Monique BARBUT alors CEO du FEM la 1ère rencontre internationale de mobilisation de ressources pour financer la mise en œuvre de la GMV avec des engagements cumulés (BM, FAO, FEM, etc) de l’ordre d’un milliard U$. Il était alors question de démontrer la faisabilité de cette grande ambition africaine.

Aujourd’hui il s’agit de mettre à l’échelle toutes les pratiques pertinentes afin d’atteindre ses objectifs.

Je vois 07 enjeux pour accélérer la mise en œuvre de la GMV

  1. Identifier/cartographier au niveau local les zones d’intervention prioritaire pour la restauration des écosystèmes dégradés, y régler de façon inclusive les questions de droits de propriété et/ou d’accès aux ressources naturelles vitales que sont la terre et l’eau;
  2. Renforcer dans ces zones les capacités et le savoir-faire des agriculteurs et pastoralistes au sujet de la gestion durable des ressources naturelles, en particulier sur la régénération naturelle et aux techniques simples de collecte de l’eau et leurs fournir les outils et semis ainsi que des pépinières villageoises;
  3. Améliorer l’organisation et la gestion communautaire, le dialogue et la résolution des conflits entre agriculteurs, éleveurs, au sujet de la gestion des ressources naturelles (terre et eau) et du dialogue pour la restauration des écosystèmes dégradés comme moyen d’une prospérité partagée pour l’enracinement de la paix;
  4. Rendre au niveau local l’initiative de la GMV plus attrayante et créatrice de revenus directs pour les femmes et les jeunes des zones concernés et mobiliser les investissements du secteur privé surtout local pour une mise à l’échelle;
  5. Développer et/ou mettre à jour les cadres et institutions de facilitation et de soutien, et mettre en cohérence et en synergie les multiples/différentes initiatives.

Les deux derniers enjeux sont transversaux pour tous les acteurs internationaux, nationaux et locaux:

  1. Le principe de subsidiaire et donc la décentralisation comme modalité d’intervention (agir au plus près des communautés locales & surtout avec elles);
  2. Relever le défi d’un suivi-évaluation effectif et efficace qui implique les communautés locales afin de garantir la redevabilité de chaque acteur.

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