EGYPTE: LE DEUXIÈME REMPLISSAGE DU BARRAGE DE LA RENAISSANCE EST UNE ESCALADE DANGEREUSE.

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Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, publié à l’issue d’une rencontre entre le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Shoukry et son homologue soudanaise, Mariam Al Sadiq Al-Mahdi à New York. En effet le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré mardi que Le Caire et Khartoum considéraient l’annonce par l’Éthiopie du deuxième remplissage du barrage de la Renaissance comme une « escalade dangereuse » qui révèle la mauvaise intention et la volonté d’Addis-Abeba d’imposer un fait accompli aux deux pays riverains.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a rencontré lundi à New York son homologue soudanaise, Mariam Al Sadiq Al-Mahdi, dans le cadre des préparatifs de la session du Conseil de sécurité de l’ONU prévue jeudi, à la demande des deux pays.

« Au cours de leur rencontre, Shoukry et Al-Mahdi ont exprimé leur rejet catégorique de l’annonce de l’Éthiopie de commencer le processus de remplissage pour la deuxième année, car il s’agit d’une violation explicite des dispositions de l’accord de déclaration de principes conclu entre les trois pays. en 2015 », peut-on lire de même source.

Pour sa part, le ministre égyptien de l’Irrigation, Mohamed Abdel Aty a annoncé, lundi, que l’Éthiopie l’avait informé du démarrage du deuxième processus de remplissage du « Barrage de la Renaissance », soulignant le rejet du Caire de cette « mesure unilatérale », et mettant en garde contre ses répercussions sur la sécurité régionale et internationale.

Le chef de la diplomatie égyptienne a indiqué que « le deuxième remplissage du barrage constitue une violation des lois et normes internationales qui régulent les projets de construction sur des bassins partagés de rivières internationales ».

Dans la même optique, il a souligné que « cette étape représente une escalade dangereuse qui révèle la mauvaise foi et la volonté de l’Éthiopie d’imposer un fait accompli aux deux pays riverains, ainsi que son indifférence aux effets négatifs et aux risques encourus d’un remplissage unilatéral ».

Les deux ministres ont convenu de l’importance de continuer à mener des contacts et des consultations intensifs avec les États membres du Conseil, pour soutenir leur position sur la nécessité de parvenir à un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l’exploitation du barrage, qui prenne en compte les intérêts des trois pays et préserve les droits des Etats riverains des dommages de ce projet ».

De son côté, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré, lundi, que « l’objectif ultime de son pays de la construction du barrage de la Renaissance est uniquement l’augmentation de l’accès à l’électricité pour ses citoyens, sans constituer une menace pour les pays riverains (l’Egypte et le Soudan) ».

Tandis que Le Caire et Khartoum persistent à conclure d’abord un accord tripartite sur le remplissage et l’exploitation, afin de préserver leurs installations hydriques et d’assurer le flux continu de leur part annuelle des eaux du Nil.

« Au cours de sa visite actuelle à New York, Shoukry a continué à tenir des réunions avec chacun des ambassadeurs du Comité arabe concerné par le suivi des développements du dossier du barrage de la Renaissance », lit-on encore dans un autre communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères.

Shoukry a également rencontré « les délégués permanents du Groupe des États africains auprès du Conseil de sécurité, ainsi que les délégués et représentants permanents de l’Estonie, de l’Irlande, du Mexique et de la Norvège, qui sont des pays membres non permanents du Conseil de sécurité ».

La même source a affirmé, citant le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Ahmed Hafez, que ces réunions s’inscrivent dans le cadre de la préparation de la prochaine session du Conseil de sécurité sur le dossier du barrage de la Renaissance, qui se tiendra à la demande de la Tunisie, membre non permanent au Conseil, au nom de l’Egypte et du Soudan, dans le but que le Conseil discute de cette question et fasse avancer la résolution bloquée actuellement en soutenant la conclusion d’un accord juste et équilibré qui sert les intérêts des trois pays.

Ismaël Badou

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