LA CAMPAGNE 2020- 2021 DE COMMERCIALISATION DU SOJA AU BÉNIN LANCÉE À DJOUGOU.

0 481
La campagne 2020-2021 de commercialisation du soja au Bénin lancée à Djougou

Après Gogounou dans l’Alibori il y a quelques jours pour le Coton, c’est la commune de Djougou dans le département de la Donga qui a accueilli le lancement de la campagne 2020-2021 de la commercialisation du soja au Bénin. Une cérémonie officielle co-présidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce et son homologue en charge de l’Agriculture.

175 FCFA. C’est le prix plancher du kilo de soja fixé par le gouvernement béninois de commun accord avec les acteurs de ladite filière au cours de la réunion de la Commission Permanente ad hoc. Les dates d’ouverture et de clôture étant fixées entre le 19 novembre 2020 et le 30 juin 2021. Et ces décisions sont assorties de la prise des mesures pour interdire les exportations par voies terrestres, le respect des conditions de déroulement de cette campagne et de l’application des sanctions aux acteurs indélicats.

Des prouesses et des défis

Lancée effectivement ce jeudi 19 novembre 2020 à la Maison des jeunes de Djougou, cette nouvelle campagne de commercialisation du soja a été l’occasion pour les différents intervenants de mettre l’accent sur les prouesses réalisées certes, mais aussi de rappeler les nombreux défis à relever.

Ainsi, après les mots de bienvenue de Monsieur Amadou DJIBRIL, 1er adjoint au maire de Djougou, le Préfet de la Donga a remercié le Gouvernement pour le choix de Djougou pour le lancement de cette campagne de commercialisation du Soja. Ce qui constitue pour Eliassou AININ BIAO un signe d’encouragement aux producteurs à augmenter la production. Il a tenu à rassurer que les « conditions de déroulement seront respectées dans le département de la Donga par l’application rigoureuse des lois et textes réglementant la commercialisation des produits agricoles… ».

Si le Président de l’Union Nationale des Producteurs de Soja (UNPS) a mis en exergue quelques problèmes, celui de la Fédération nationale des producteurs et acheteurs des produits agricoles et tropicaux (FENAPAT) a invité les acteurs de la chaîne à plus de responsabilité afin que les efforts du gouvernement pour faire du soja une vraie filière de rente ne soient pas vains.

Rester vigilant

Pour le ministre en charge de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, le soja occupe une place de choix dans les activités culturales, artisanales, industrielles et commerciales du Bénin. Ce qui justifie l’importance que le gouvernement et son Chef, le Président Patrice TALON lui accordent pour la promotion et le développement des différents maillons de cette filière doté d’un Programme National de Développement. A en croire Gaston DOSSOUHOUI, les chiffres sont en hausse. De 110.000 tonnes en 2016, la production pour la campagne 2018-2019 avoisine les 257.000 tonnes. Toutefois, de nombreux goulots d’étranglement subsistant et il est important de les sauter au plus vite. Dès lors, il faut travailler à la disponibilité et à l’accessibilité des semences de qualité aux producteurs. Sans oublier  »la promotion des bonnes pratiques destinées à préserver le label du soja béninois, surtout en ce moment où cette denrée devient de plus en plus recherchée par les partenaires internationaux, notamment les Indo-pakistanais et les Chinois », dit-il. Aussi, le ministre DOSSOUHOUI a-t-il déconseillé les récoltes précoces pour ne pas déprécier le produit.

Pour Madame Shadiya Alimatou ASSOUMAN, « … en plus de sa contribution à la résolution des problèmes d’alimentation et de nutrition des populations, le soja permet d’améliorer les revenus des producteurs et surtout ceux des femmes qui s’adonnent à sa transformation… ». Et pour une projection de 257.000 tonnes de soja pour la campagne 2019-2020, le Bénin s’en est sorti avec 266.072 tonnes de soja exportées vers les pays de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique. Sans oublier les quantités transformées au plan locale. « Nous pouvons affirmer que la production a largement dépassée les prévisions », dit-elle satisfaite. Toutefois, la ministre a relevé des points de faiblesse qu’il faut corriger pour le développement de la filière soja au Bénin. Notamment « l’implication dans les opérations de commercialisation d’acteurs non qualifiés, le démarrage précoce de la campagne de commercialisation, la détérioration de la qualité et du label Bénin aux yeux de nos partenaires importateurs, le mélange de corps étrangers par des individus véreux à la recherche du gain facile, la faible organisation des ventes groupées ». Malgré le protocole d’accord signé avec la Chine pour l’exportation du soja, le Bénin a exporté seulement 10.130 tonnes vers la Chine, soit 3.80% des exportations. Ce qui se justifie en partie par la non satisfaction des critères de qualité du soja expédié vers la Chine. Par conséquent, elle a invité « tous les acteurs de la chaîne d’exportation à redoubler de vigilance en matière de qualité des produits vendus à l’extérieur ».

C’est donc sur cette note d’exhortation que la ministre en charge du Commerce a officiellement lancé la campagne de commercialisation 2020-2021 du soja au Bénin.

Leave A Reply

%d blogueurs aiment cette page :