PRESIDENTIELLE AU CAMEROUN. L’OPPOSANT MAURICE KAMTO SE DECLARE VAINQUEUR

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[:fr]Au lendemain d’un scrutin marqué par une forte abstention, l’un des adversaires du président sortant Paul Biya a réclamé la victoire. Mais le dépouillement va prendre du temps.

Qui a remporté l’élection présidentielle au Cameroun ? Pour savoir lequel des sept candidats l’a emporté dimanche 7 octobre, il faudra sans doute attendre deux semaines, le temps que le dépouillement s’achève.

En attendant, l’opposant Maurice Kamto, qui a profité du retrait de dernière minute d’un autre candidat majeur, Akere Muna, s’est proclamé vainqueur du scrutin et a appelé Paul Biya, qui dirige le pays depuis 36 ans, à lui remettre le pouvoir.

 

« J’ai marqué le penalty »

Le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui s’exprimait lundi 8 octobre lors d’une conférence de presse à Yaoundé, n’a fourni aucun résultat. « J’invite le président sortant à organiser une manière pacifique de transition », a-t-il dit.

« J’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué », a ajouté Maurice Kamto, 64 ans, ancien ministre délégué à la Justice (2004-2011) et avocat au barreau de Paris. « J’ai reçu du peuple un mandat clair que j’entends défendre jusqu’au bout ».

« Hors-la-loi » selon le ministre de la Communication

En revendiquant la victoire avant l’annonce officielle des résultats de la présidentielle au Cameroun, le candidat d’opposition Maurice Kamto s’est mis « hors-la-loi », a réagi le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

« Quiconque se met en travers (des institutions nationales) rencontrera naturellement la rigueur de la loi, parce que la force appartient à la loi », a-t-il ajouté.

 

Le long règne de Paul Biya.

A 85 ans, le président du Cameroun Paul Biya briguait dimanche un septième mandat. En 2011, il avait été réélu avec 78 % des suffrages, une élection que Washington avait qualifiée de « faussée ».

Sur le continent africain, seul le président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang, est au pouvoir depuis plus longtemps que lui. La compilation des résultats à l’échelle nationale pourrait donc prendre jusqu’à deux semaines.

 

Beaucoup de résultats… officieux

Légalement, les procès verbaux de chaque bureau, après vérifications par Elecam, l’organe chargé d’organiser les élections au Cameroun, doivent être transmis au Conseil constitutionnel qui est le seul habilité à proclamer des résultats, sous quinzaine après le scrutin.

Mais, dès dimanche soir, les résultats de centaines de bureaux de vote sur 25 000 installés dans tout le pays, circulaient sur les messageries Whatsapp, Facebook et Twitter.

Avant le scrutin, le camp de Maurice Kamto avait indiqué qu’il n’accepterait « aucun résultat » si des cas de fraude étaient avérés.  « J’invite tous les acteurs politiques (…) à faire preuve d’un sens de responsabilité afin que le processus qui a si bien commencé se termine dans le même esprit », leur a répondu après la fermeture des bureaux, Paul Atanga-Nji, ministre de l’Administration territoriale, sur un média d’Etat.

 

Des violences en marge du scrutin

Dans les deux régions anglophones frappées depuis un an par un conflit meurtrier entre des séparatistes et l’armée, des troubles ont émaillé le scrutin, auquel très peu de votants ont participé.

A Buea, capitale du Sud-Ouest anglophone quadrillée par d’imposantes forces de sécurité, les bureaux de vote ont été désertés tout au long de la journée.

Des coups de feu ont été entendus dans les deux capitales régionales, Buea et Bamenda, toute la journée et trois hommes armés, séparatistes présumés qui tiraient sur des passants, ont été abattus par les forces de l’ordre à Bamenda.

 

Une faible participation

Selon Hans de Marie Heungoup, chercheur à l’International Crisis Group (ICG), « quasiment tous les retours nous parvenant situent le taux de participation en deça de 5% » dans ces régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest où plus de 300 000 personnes ont dû fuir leur domicile.

Dans le reste du pays, le vote s’est déroulé sans incident majeur rapporté, notamment à Yaoundé et Douala, capitales politique et économique.

Dans la région de l’Extrême-Nord, « verrou » de l’élection car la plus peuplée du Cameroun, il n’y a eu que très peu de représentants de partis d’opposition, censés surveiller le bon déroulement du vote, selon des témoignages concordants.

Dans cette région sinistrée par les assauts des jihadistes de Boko Haram depuis quatre ans, 74% de la population vit sous le seuil de pauvreté contre 37,5% au niveau national.

 

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