TCHAD : SEPT MORTS LORS DE CONFLITS INTERCOMMUNAUTAIRES À ABÉCHÉ – QUATRE MEMBRES DU GOUVERNEMENT ONT ÉTÉ DÉPÊCHÉ SUR LES LIEUX, LUNDI.

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Au Tchad, « un conflit intercommunautaire a éclaté dimanche à Tiyo localité située dans le canton Mondjok, province du Ouaddaï », dans l’est du Tchad, a indiqué à l’Agence Anadolu, au téléphone, lundi, le gouverneur de la province du Ouaddaï, Ahmat Dari Basine, ajoutant qu’il s’est rendu sur place dimanche avec des forces de défense et de sécurité.

« A l’origine de l’accrochage, un différend foncier opposant deux communautés autour des périmètres où les uns cherchent à faire de l’agriculture, alors que les pasteurs cherchent à y faire paître du bétail », a souligné à l’agence le maire d’Abéché, Mahamat Saleh Adam.

Selon le gouverneur de la province du Ouaddaï, « le bilan des affrontements de dimanche 19 septembre est d’au moins sept morts et de nombreux blessés. Certaines des victimes ont succombé à leurs blessures, une des parties au conflit ayant utilisé des armes de guerre ».

Quatre membres du gouvernement dont le ministre de la Défense ont été dépêchés, lundi, sur place par hélicoptère « pour calmer la situation sans vraiment y parvenir. Un calme relatif règne sur place depuis lundi matin, mais la tension reste vive », a constaté le maire.

L’est du pays est en proie à des conflits communautaires récurrents entre agriculteurs autochtones ouaddaïens et éleveurs membres de tribus arabes. Le 21 août dernier, au moins deux personnes avaient été tuées dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs liés à un litige foncier dans la région d’Ouaddaï.

Fin novembre 2020, une dizaine de personnes avaient été tuées à une soixantaine de kilomètres d’Abéché dans des affrontements intercommunautaires. En 2019, des violences intercommunautaires ont fait des centaines de morts dans l’est du Tchad. Les tensions ont notamment opposé les communautés majoritaires des régions du Ouaddaï et du Sila aux populations arabes.

Loin d’être uniquement le produit de rivalités classiques entre agriculteurs et éleveurs, ces conflits révèlent de profondes fractures identitaires et une compétition pour la terre, les chefferies traditionnelles et le pouvoir local dans ces régions. Ils se doublent d’une crise de confiance entre population et autorités locales, accusées de partialité dans la résolution des litiges.

Elié ABSALOM

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