CENTRAFRIQUE : UNE MISSION DE L’UA, DE LA CEEAC, DES NATIONS UNIES ET DE L’UE ARRIVE À BANGUI POUR ÉVALUER LE PROCESSUS DE PAIX AU PAYS.

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Des hauts responsables de l’Union Africaine (UA), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), des Nations Unies et de l’Union Européenne (UE) entament ce mercredi 2 juin, une visite conjointe à Bangui, dans le cadre des consultations régulières entre les quatre organisations et les autorités centrafricaines sur le processus de paix en République Centrafricaine.

D’après un communiqué des Nations Unies, cette mission est composée de Bankole Adeoye, Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Commission de la CEEAC, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Charles Fries, Secrétaire général adjoint de l’UE chargé de la politique de sécurité et de défense commune et de la réponse aux crises, et Rita Laranjinha, directrice Afrique du Service européen pour l’action extérieure (SEAE).

« La mission conjointe aura des entretiens avec les représentants de partis politiques de la majorité présidentielle et de l’opposition, avec des membres de la société civile, de la plateforme religieuse, des femmes et des jeunes ainsi qu’avec des diplomates en poste à Bangui, notamment les facilitateurs de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR) », a souligné l’ONU.

La mission conjointe UA-CEEAC-Nations Unies-UE a lieu alors que la RCA achève son processus électoral qui a été largement perturbé en décembre dernier par des attaques des groupes rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).

En février 2019, le gouvernement de la République centrafricaine a signé un accord de paix avec 14 groupes armés s’engageant à intégrer certains de leurs combattants dans de nouvelles unités de l’armée et à faire entrer leurs dirigeants au gouvernement. Cet accord bénéficie d’un large soutien international, mais la violence fait encore rage dans plusieurs provinces.

L’accord, négocié à Khartoum et signé à Bangui le 6 février 2019, est au moins le sixième accord conclu avec les groupes armés depuis que certains d’entre eux se sont emparés de la capitale centrafricaine en 2013, provoquant une crise qui perdure encore aujourd’hui. La mise en œuvre des dispositions de cet accord s’est vite heurtée à plusieurs obstacles.

En mars 2019, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), l’un des plus importants mouvements armés centrafricains, a claqué la porte du processus de paix. Dans un communiqué, le groupe armé avait estimé que le gouvernement formé au lendemain de cet accord était loin d’être inclusif comme le prévoyait l’accord de Khartoum.

En décembre 2020, six importants groupes armés, signataires de cet accord de paix avaient créé la Coalition des patriotes pour le changement qui avait tenté de renverser le régime de Touadera en janvier dernier. Au lendemain des élections du 27 décembre 2020, le président Touadera a exclu de son gouvernement plusieurs représentants des groupes armés, bien que l’accord de Khartoum exige un gouvernement inclusif avec des groupes armés.

En célébrant le deuxième anniversaire de l’accord de paix le 6 février dernier, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé tous les signataires à respecter leurs engagements soulignant que le peuple centrafricain, dans toutes ses composantes, doit être au cœur du processus de paix.

Guterres a noté que l’Accord a permis de réels progrès comme la réduction de la violence, le début du processus de démobilisation, désarmement et réintégration, le redéploiement des forces de défense et de sécurité ainsi que de l’administration et l’adoption en cours des projets de loi prévus par l’accord de Khartoum.

Pouga Mbari

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