VIOLENCE A CARACTÈRE SEXISTE: LES JOURNALISTES FORMÉS PAR LE MINISTÈRE DE LA FAMILLE ET DE LA MICROFINANCE FONT LE POINT.

0 759

Nous avons participé, du 08 au 10 septembre 2020, à Parakou, à l’atelier de formation organisé par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, au profit des journalistes, animateurs de radios locales, web activistes et Web TV, sur l’éducation à la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes ( SSRAJ) et les Violences faites aux Femmes ( VFF).

Au nombre des activités de cette session de formation, étaient prévues des descentes sur le terrain et une production journalistique. J’ai eu l’honneur de conduire l’équipe des web activistes et Web TV. Retrouvez ci-dessus notre production. Bonne lecture

VIOLENCE À CARACTÈRE SEXISTE: LA HANTISE DES ENFANTS

Les violences à caractère sexiste, considérées entre temps comme touchant exclusivement les filles ont évolué pour prendre malheureusement en compte les garçons. Ce phénomène décrié et dénoncé à travers le monde peine à lâcher du lest. De plus en plus, on note plusieurs formes de violences parmi lesquelles le harcèlement physique à connotation sexuelle et les viols collectifs des jeunes filles et plus récemment le harcèlement sexuel des garçons. Ces pratiques constituent des atteintes à la dignité humaine et laissent pour la plupart des séquelles à ces derniers qui le gardent toutes leurs vies durant. Les enfants, naïfs et innocents se retrouvent souvent dans le collimateur de ces prédateurs sexuels pour qui l’âge est un loin d’être un frein.

ABUS ET EXPLOITATIONS SEXUELS EN VOGUE

Par définition, l’abus sexuel est l’acte par lequel un enfant est utilisé à des fins sexuelles. Grace aux différentes études sociologiques réalisées, il a été prouvé que ces actes sont généralement perpétrés par des personnes en qui les enfants ont confiance, y compris un parent, un membre de la famille élargie, un enseignant, un étranger ou toute autre personne en position de pouvoir d’influence. Ce phénomène d’abus sexuel sur mineur est la conséquence de plusieurs maux de notre société. Il y a notamment : la pauvreté endémique qui entraine une aggravation des conditions de vie des enfants et les crises humanitaires liées aux conflits et aux catastrophes naturelles qui aggravent pour ainsi dire la vulnérabilité des enfants. Depuis quelques années, le développement mondial de l’industrie du sexe à laisser libre cours à la multiplication de toutes les formes d’exploitations sexuelles à caractère commercial sur mineurs.

UN ARSENAL JURIDIQUE BIEN FOURNI

Le législateur pour lutter contre ces différents abus a doté le Bénin d’un code pénal qui sanctionne toutes les formes d’abus sur les enfants. Adé BADA, juriste de formation fait le point des différentes dispositions légales : « le code pénal sanctionne le viol et les infractions assimilées aux articles 553 et suivants. Il prévoit une peine de 10 à 20ans d’emprisonnement lorsque le viol est commis sur un mineur de plus de 13 ans et la réclusion à perpétuité lorsque l’enfant est âgé de moins de 13ans. L’article 549 dispose que « Toute forme de harcèlement sexuel constitue une infraction quel que soit le lieu de commission de l’acte. » Il précise que la situation de vulnérabilité à raison de l’âge est à prendre en considération. Et pour rendre efficace cette lutte, le code de l’enfant protège tout dénonciateur. Le juge peut également s’autosaisir de ce genre de dossiers. Pour finir, les mariages précoces et forcés sont sanctionnés à l’’article 375 du Code de l’enfant et sont punis d’un emprisonnement de 3 à 10 ans et d’une amende de 100.000 à 500.000 CFA. »

LES POUVOIRS PUBLICS ET LEURS RESPONSABILITÉS.

Si de nombreux efforts ont été engagés par les pays à travers le monde pour l’élaboration de plans d’actions nationaux, leur mise en œuvre reste très souvent partielle ou incomplète, du fait que les moyens et mesures d’accompagnement ne suivent pas les moyens juridiques déjà existants.
Il existe une panoplie de contraintes qui limite les actions contre les différentes formes d’abus et d’exploitation sexuels. Dans les pays où le débat démocratique n’est pas bien ancré dans les mœurs, la lutte contre les violences à caractère sexiste se heurte souvent à la faiblesse des organes institutionnels chargés de concevoir, de mettre en œuvre et de suivre les plans d’actions. Aussi, la faible allocation budgétaire et tributaire en partie des partenaires au développement, des procédures budgétaires mal maitrisées et d’une mise à disposition tardive des fonds alloués ne contribue pas à la bonne exécution des plans stratégiques élaborés. Et enfin, l’insuffisance voire l’absence de système d’information centralisé et de suivi évaluation qui pourrait permettre de mesurer la situation des enfants.

Mais, depuis l’avènement du régime du nouveau départ au Bénin, les choses ont bien changé car, comme annoncé dans le Programme d’Actions du Gouvernement ( 2016-2021), le renforcement de l’accès des populations aux services sociaux de base a été porté en priorité. Ainsi, le gouvernement a opté pour une amélioration significative des conditions de vie des populations les plus vulnérables et la réduction des inégalités sociales. Fidèle à ses engagements, le gouvernement s’attèle à lutter contre toute forme de violences sexistes faites sur les enfants. C’est fort de cela que le ministère des affaires sociales et de la microfinance, à travers la direction de la famille, de l’enfance et de l’adolescence a initié un atelier de formation, en vue de sensibiliser et d’outiller les hommes des médias sur l’éducation à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et les violences faites aux filles. La ville de Parakou a servi de cadre à cet atelier qui a rassemblé pendant trois jours, cinquante journalistes et Hommes des médias.

CONSÉQUENCES DES VIOLENCES SEXUELLES SUE LES ENFANTS

Les actes de violence à caractère sexiste entrainent d’innombrables conséquences sur la vie des enfants. « L’enfant est traumatisé à la vue d’une personne de sexe opposé, même s’il s’agit de ses géniteurs. Il développe également une méfiance totale qui s’installe en lui. Sa sexualité en prend un coup (accrue ou frigide), des répercussions sur ses prestations scolaires et des velléités de suicide. Les enfants exploités à des fins de prostitution y prennent goût au fil du temps. Un enfant ou un jeune, victime de viol en vient à chosifier le sexe opposé. » affirme Bertrand DJOTCHOU, psychopédagogue de la croissance humaine. Ces violences entrainent des répercussions à long terme sur l’éducation scolaire de l’enfant. Celui-ci connait une chute dans ses résultats scolaires, il présente des signes d’étourdissement et est parfois dégoûté d’aller à l’école, ce qui entraine l’abandon des classes. Les enfants victimes peuvent manifester un retard de développement, voire régresser à un stade antérieur : position fœtale, dépendance affective aux parents avec difficulté de s’autonomiser, recherche de protection, peur de l’étranger. On assiste aussi à des troubles comportementaux, à savoir : les cachoteries, les fugues, l’agressivité, addiction à l’alcool ou à la drogue, le repli sur soi, l’hyperactivité et des conduites d’évitement, etc. Les filles victimes de viol développent des complications gynécologiques et périnatales (fistule obstétricale, stérilité), des problèmes sexuels ainsi que des infections ou maladies sexuellement transmissibles (VIH, herpès génital, chlamydias).

Et pour mieux accompagner les enfants dans cette traversée du désert, le psychopédagogue Bertrand DJOTCHOU recommande aux parents de leur accorder plus de temps pour qu’ils ne se sentent pas seuls ; revoir leur mode de vie à la maison, faire recours aux spécialistes pour s’assurer qu’ils n’en gardent pas des stigmates. Il est donc nécessaire de créer un climat de confiance entre parents-enfants, prendre ses responsabilités matérielles pour éviter que les enfants tombent dans le piège du harcèlement ou du viol.

Membres du groupe de travail

Roméo AKLOZO
EstherTOFFA
Fabrice YANKOTI
Billie LAÏBI
Salmata BABONI
Brice ASSOUKEDJI
Chris-Amos AHOLOU
Miguel GOUNOU

Leave A Reply

%d blogueurs aiment cette page :